Freud au cinéma

A l’occasion de la sortie du film Freud, la dernière confession de Matt Brown, en salles le 4 juin, Cinérama vous propose un tour d’horizon des films, séries et documentaires portant sur l’inventeur de la psychanalyse.

De nombreuses œuvres audiovisuelles consacrées à la vie de Freud ont vu le jour. Certains articles ont déjà abordé les œuvres les plus marquantes à son sujet (article du Figaro : Les mille et un visage de Sigmund Freud au cinéma). Ici, nous nous intéresserons aux œuvres les plus récentes qui témoignent de l’engouement toujours bien actuel des créateurs et des spectateurs pour cette figure historique.

Comment rentre justice à la vie de Freud, marquée par ses travaux, ses relations familiales et son rôle dans l’Histoire ? Le documentaire semble être le format le mieux adapté pour traiter l’ensemble de ces sujets en même temps.

L’un des documentaires récents qui illustre le mieux cela est Freud, portrait d’un juif sans Dieu (David Teboul, 2019, disponible gratuitement sur YouTube). La force de cette œuvre réside dans son travail minutieux pour illustrer la vie du psychanalyste à travers de nombreuses images et films d’archives, habilement mêlés à une narration soignée. Cette combinaison d’éléments permet de redonner vie à une époque et d’incarner le personnage, offrant une perspective éclairante sur les liens entre la vie personnelle de Freud, ses idées, son travail et ses relations avec ceux qui ont partagé une partie de son existence.

A l’inverse, la richesse de la vie et de l’oeuvre de Freud dépasser souvent le cadre d’un seul film. Lorsqu’un biopic est réalisé, il se concentre généralement sur un épisode précis, mettant en lumière une confrontation marquante entre Freud e un de ses contemporains. Chaque personnage porte ses idées philosophiques, et chaque rencontre permet de les opposer ou de les enrichir à travers les dialogues.

Dans le film Freud, passions secrètes (John Huston, 1962), on découvre une partie de sa jeunesse, notamment son apprentissage auprès du professeur Charcot à Paris, dont les travaux sur l’hypnose l’intéressent. Dans A Dangerous Method (2011) David Cronenberg, illustre la relation tumultueuse entre Carl Jung et Freud, alors au sommet de sa carrière. Enfin, Freud, la dernière confession imagine une rencontre fictive entre le médecin vieillissant et exilé en Angleterre, et l’écrivain C.S. Lewis. Cette confrontation explore leurs idées respectives, opposant l’athéisme de Freud au christianisme de Lewis. Le réalisateur Matthew Brown a d’ailleurs déclaré avoir voulu faire ce film pour mettre en avant le dialogue philosophique entre ces deux figures intellectuelles, bien que cette rencontre n’ait jamais eu lieu.

Au fil du temps, Freud est devenu une figure presque mythique, que les créateurs n’hésitent pas à transposer dans des récits éloignés de son cabinet de consultation. Dans Sherlock Holmes attaque l’Orient Express, il aide le célèbre détective à surmonter son addiction aux stupéfiants. Plus récemment, la série Netflix Freud réinvente le personnage en détective, utilisant ses compétences en analyse et en hypnose pour élucider des crimes.

Ces œuvres montrent que Freud est bien plus qu’un simple personnage historique : il incarne un univers visuel (Vienne au début du XXe siècle) et des thèmes forts, tels que les tabous, les pulsions et l’hypnose. Cela en fait une icône culturelle adaptable à différents genres, ce qui renforce l’aura de ce personnage, mais qui le rapproche davantage d’une figure fictive ce qui pourrait, sur le long terme, atténuer la perception de ses contributions intellectuelles auprès du grand public.